Gabin Jean
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La Java de Doudoune

Gabin Jean


{Mistinguett}
Y a des gens, pour ĂȘtre heureux,
C'qu'il leur en faut des choses
Quand ils n'ont pas tout pour eux,
Alors, les v'lĂ  moroses.

{Jean Gabin}
Leur faut des liquettes en soie,
Des perlouses, ma chĂšre.
Ils mangent comme des rois,
Sans y mettre les doigts,
Leurs moules mariniĂšres

{Mistinguett}
Ah ! C'qu'ils font les magnes
Pour boire du champagne !
Mais pour nous, vraiment,

{Ensemble}
N'en faut pas tant.

{Mistinguett}
Pour ĂȘtre heureux,
Pas besoin d'argent.
Pour dix ronds, nous, Ă  deux,
On fait la fĂȘte.
Bien enlacés et si gentiment,
Pour danser, on s'en va au bal musette.
Des p'tites saucisses qu'on mange Ă  belles dents,
Ça vaut bien l'foie gras et les Ă©crevisses.
Quand on s'bécote,
Si ça dure longtemps,
C'est qu'on s'aime.
De vrai, nous, c'est pas du vice.
Pas besoin d'argent.

Y en a d'autres pour qui l' bonheur,
C'est Deauville, Monte-Carle
Ou s'appuyer sur le cƓur des actrices.
Ah, tu parles !

{Jean Gabin}
Quand ils s'quittent, c'est sans chagrin,
Sans haine ou bien sans larmes,
S'disputer en plein, Ă  coups de traversins,
C'est encore du charme.

{Mistinguett}
Mais eux, d'un ton sec,
Disent : «Tiens, v'là un chÚque.»
Tandis qu'nous, vraiment,

{Ensemble, jusqu'Ă  la fin}
N'en faut pas tant.

Pour ĂȘtre heureux,
Pas besoin d'argent.
Si, des fois, il arrive qu'on s' monte la tĂȘte,
(Qu'on se monte la tĂȘte.)

L'soir, on en rit, en se murmurant :
«Prends ma bouche.
Ah ! Donne-moi tes mirettes.»

Nous, c'est bien simple
Jamais d'boniment, nos baisers,
Jamais, on ne les regrette.
Jamais, on ne les regrette.

Et comme nos cƓurs, comme nos cƓurs,
Y a quéqu'chose dedans,
On a tout, pas besoin d'argent.
x 2

Composição: Padilla José 1928

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